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Jacques Cœur et son palais inspirent les écrivains

La vie tumultueuse de Jacques Cœur, riche marchand devenu argentier de Charles VII avant de tomber en disgrâce, a inspiré les écrivains de toutes les époques… Petit tour d’horizon.

Les contemporains de Jacques Cœur

Le chroniqueur Mathieu de Couchy, contemporain de Jacques Cœur, affirme qu’« il gagnait chaque an tout plus que ne faisaient ensemble tous les autres marchands du royaume ».

Autre contemporain, Georges Chastellain, poète flamand et chroniqueur des ducs de Bourgogne, qualifie l’homme de « plein d’industrie et de haut engin »

Quant à François Villon, il énonce dans son « testament » en 1461 :
Si tu n'as tant eu que Jacques Cœur
Mieux vaut vivre sous tissu de bure
Pauvre, qu'avoir été seigneur
Et pourrir sous riche tombeau.

Jacques du Clerc, chroniqueur du XVe siècle, écrit : « Il (Jacques Cœur) avait fait faire à Bourges en Berry une maison la plus riche de quoi l’on pouvait parler. »

Le bâtiment a également inspiré les écrivains. 

Thomas Basin, évêque de Lisieux, écrit en 1452 dans Histoire de Charles VII« La magnifique demeure qu’il a fait construire dans sa ville de Bourges est si belle, si décorée de tant d’ornements que, dans toute la France, je ne dis pas seulement dans l’aristocratie moyenne, mais même à cause de ses dimensions, jusque chez le roi, on pourrait difficilement trouver demeure plus magnifique. »

Clef de voûte aux armes de Macée de Léodepart et de Jacques Cœur

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

Du XIXe siècle à aujourd’hui

Prosper Mérimée, écrivain, historien et inspecteur des monuments historiques, de passage à Bourges en 1837, nous indique que « deux portes conduisent de la rue à la cour intérieure, l’une assez grande pour admettre une voiture, l’autre, à côté, très étroite. On sent là la prudence forcée de ces temps malheureux. Il eût été dangereux souvent d’ouvrir la grande porte, et la petite mettait à l’abri d’une surprise. »

Henri James (1843-1915), écrivain américain naturalisé britannique, venu à Bourges en 1877, décrit la cour : « La cour est en effet très abondamment ornée de tourelles et d’arcades, avec plusieurs fenêtres magnifiques et des sculptures encastrées dans les murs, représentant les diverses sources du grand destin du propriétaire (…) il y a quelque chose de délicat et de familier dans les bas-reliefs dont j’ai parlé, représentant des petites scènes d’agriculture et d’industrie, qui montrent que le propriétaire n’avait pas honte d’attirer l’attention sur ses récoltes et ses entreprises. »

Jean-Christophe Rufin, né à Bourges et auteur du roman Le Grand Cœur, vante également le logis de ce grand homme : « Le Palais de Jacques Cœur, à Bourges, est visité comme une curiosité, le témoignage d’un moment charnière, où, à l’image de ses deux façades différentes, le Moyen Âge laisse place à la Renaissance. »

En conclusion, pour vous inciter à visiter ou revisiter le palais, citons la phrase que Jacques Audiberti fait dire à Jacques Cœur dans sa pièce Cœur à Cuir :

 

Qui ne l’a vu n’a rien vu

Palais Jacques-Coeur, cour d'honneur, vue d'ensemble depuis la galerie sud

© Patrick Müller / Centre des monuments nationaux