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Un joyau dans la salle du trésor de Jacques Cœur

Dans la salle du trésor, ne manquez pas d’admirer la délicate sculpture représentant les célèbres amants Tristan et Yseult. Mais quel secret se cache dernière cette œuvre ?

Une sculpture d’une rare finesse

Après la visite des combles, rejoignons le donjon par quelques marches, et entrons dans la salle du trésor. Au passage, vous observerez une porte en fer ornée de têtes de clou en forme de cœur : nous sommes bien chez Jacques Cœur !

Vous serez tout de suite attirés par un des culs de lampe  en haut-relief  qui représente une scène de Tristan et Yseult. C’est un mythe littéraire médiéval, le Roméo et Juliette du Moyen Âge en quelque sorte, l’histoire se terminant aussi tragiquement.

Tristan et Yseult, après avoir bu un philtre d’amour normalement destiné au roi Marc et à Yseult, sont voués à être éternellement amoureux.

La sculpture est une représentation de la scène où Tristan donne rendez-vous en cachette à la belle reine Yseult. Le roi Marc étant prévenu par le nain Frocin  veut les surprendre, il se cache alors dans l’arbre près de la fontaine. Heureusement, Tristan et Yseult voyant le visage du roi Marc qui se reflète à la surface de l’eau, n’échangeront que des propos anodins.

Cette sculpture est d’une finesse et d’une grâce rares, aussi bien par les costumes que par les gestes : Yseult enlève délicatement sa couronne et rabat de son autre main le pan de sa robe. 

Ce cul-de-lampe nous raconte avec précision tous les détails de cette rencontre, jusqu’au reflet du visage du roi, gravé au fond de la fontaine, aux pieds des amants.

Iseut à la fontaine
Iseut à la fontaine

© Alain Lonchampt / Centre des monuments nationaux

Jacques Cœur et Agnès Sorel ?

Certaines rumeurs attribuent aux amants les traits de Jacques Cœur et de la dame de Beauté, Agnès Sorel, première maîtresse officielle d’un roi de France. Le roi Marc serait alors Charles VII les épiant.

Agnès Sorel et Jacques Cœur ont eu une amitié très forte. On se doute que Jacques Cœur, par son commerce avec l’Orient, a pu lui rapporter des tissus d’une rare qualité et des pierres précieuses comme le saphir commandé par Charles VII. Agnès Sorel fera de Jacques Cœur son exécuteur testamentaire, mais rien ne laisse supposer une relation plus intime, comme l’a suggéré Jean Christophe Rufin dans son roman Le Grand Cœur

Ce qui peut nous poser question, c’est que ce haut relief était caché derrière une armoire de bois. Était-il volontairement soustrait aux regards indiscrets ?

Roi Marc

© Palais Jacques Cœur / Centre des monuments nationaux

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